La conjoncture industrielle à Genève reste préoccupante
En mars, les chefs d’entreprise jugent la situation des affaires défavorable. Par rapport à février, les entrées de commandes, les carnets – toujours perçus comme insuffisamment remplis – ainsi que la production, sont orientés à la baisse.
À court terme, une légère amélioration est envisagée, avec une reprise modérée des commandes et de la production attendue dans les trois prochains mois. Toutefois, à plus long terme, les perspectives restent inchangées, sans anticipation de redressement marqué de l’activité.
Considérations
En avril 2025, la Banque nationale suisse (BNS) a une nouvelle fois abaissé son taux directeur, marquant une orientation encore plus accommodante de sa politique monétaire. Cette décision, motivée par un affaiblissement de la conjoncture mondiale et une inflation suisse en nette baisse, vise à stimuler l’économie nationale, mais ses effets se feront sentir de manière différenciée selon les régions, notamment à Genève.
Pour l’économie genevoise, déjà marquée ces derniers mois par une baisse de la production, des commandes et une détérioration de la situation des affaires dans l’industrie, cette décision représente un levier potentiel pour éviter un ralentissement plus profond. En effet, un taux directeur plus bas devrait théoriquement favoriser les conditions de financement, soutenir l’investissement industriel et alléger la pression sur les entreprises exportatrices, notamment celles sensibles à la force du franc suisse.
Cependant, les récentes données du baromètre de l’OPI montrent que la confiance reste fragile dans les milieux industriels genevois. Si à court terme une légère amélioration des commandes et de la production est anticipée, les perspectives à moyen terme demeurent prudentes. Le soutien monétaire pourrait donc n’avoir qu’un effet limité sans une reprise claire de la demande, tant sur les marchés nationaux qu’internationaux.
Dans ce contexte, les acteurs économiques genevois pourraient bénéficier d’un alignement renforcé entre les politiques monétaires, les incitations à l’investissement et les mesures de soutien sectorielles. Si la BNS maintient cette politique de bas taux, il est essentiel que les entreprises locales en profitent pour moderniser leur outil de production et renforcer leur compétitivité.
En résumé, la baisse du taux directeur est une opportunité, mais elle devra être accompagnée d’une dynamique locale proactive pour en tirer pleinement parti.